Les ventes au détail d’alternatives végétales ont augmenté de 20,5% en deux ans en France 

L’organisation à but non lucratif et groupe de réflexion Good Food Institute Europe publie aujourd’hui une nouvelle analyse des ventes au détail d’alternatives végétales en France entre 2022 et 2024, basée sur les données de Circana. Cette étude met en lumière une croissance significative du marché, marquée par une hausse du volume des ventes et un intérêt croissant des consommateurs, en particulier dans un contexte de ralentissement de l’inflation alimentaire. 

This article is also available in English.

11 June 2025

Credit: Planted Foods AG

L’organisation à but non lucratif et groupe de réflexion Good Food Institute Europe publie aujourd’hui une nouvelle analyse des ventes au détail d’alternatives végétales en France entre 2022 et 2024, basée sur les données de Circana. Cette étude met en lumière une croissance significative du marché, marquée par une hausse du volume des ventes et un intérêt croissant des consommateurs, en particulier dans un contexte de ralentissement de l’inflation alimentaire. 

Un marché en plein essor

En 2024, les ventes dans cinq catégories d’alternatives végétales – viande, lait et boissons, fromage, yaourt et crème – ont atteint une valeur totale de 537 millions d’euros, soit une augmentation de 8,8% depuis 2023 et de 20,5 % depuis 2022. Sur la même période, en termes de volume, les ventes ont augmenté de 7,5 %, avec une accélération notable entre 2023 et 2024.

Dans ces cinq catégories, en 2024, les consommateurs français ont acheté :

  • 232 millions d’unités (+7,9 % vs 2023)
  • 147 millions de kg (+5,1 % vs 2023)

Cette croissance intervient alors que l’inflation alimentaire, qui avait atteint un pic historique de 15,9 % en mars 2023, commence à refluer. 

De la viande au fromage, une croissance dans toutes les catégories

Entre 2023 et 2024, toutes les catégories d’aliments d’origine végétale ont enregistré une croissance en valeur, en volume et en unités vendues.

Les laits végétaux constituent le segment le plus établi, avec 8,1 % du marché total du lait en France en valeur et 4,9 % en volume. Ils représentent 42 % de la valeur totale des ventes d’alternatives végétales, suivis par la viande végétale (29 %) et les yaourts végétaux (19 %).Bien qu’elle reste un segment plus modeste, la catégorie du fromage végétal est celle qui connaît la plus forte croissance, avec une hausse de +19,5 % en volume et de +18,6 %en valeur entre 2023 et 2024. Viennent ensuite la viande végétale (+12,1 % en volume et +15,5 % en valeur) et la crème végétale (+11,3 % en volume et +8,9 % en valeur).

Marques de distributeurs : une croissance portée par l’évolution des préférences

Les produits de marques de distributeur (MDD) jouent un rôle de plus en plus important sur le marché des alternatives végétales, avec une hausse de 8,9 % en volume vendu entre 2023 et 2024 et de 21,6 % depuis 2022. Leur attrait s’explique par des prix généralement plus accessibles, notamment sur les laits et boissons végétales. 

Ils perdent toutefois des parts de marché, et ce, malgré leur prix inférieur, sur les alternatives végétales à la viande et sur les yaourts végétaux, ce qui suggère que le choix des consommateurs est motivé par d’autres facteurs comme, par exemple, le goût ou la qualité des produits.

Une opportunité stratégique pour la France

Des données complémentaires d’Euromonitor montrent que bon nombre des marques de produits végétaux les plus vendues en France sont elles-mêmes françaises. Cette production nationale représente une opportunité de renforcer la souveraineté du pays et d’affirmer son leadership dans les systèmes alimentaires durables. 

Le développement de la filière végétale nationale et la diversification des sources de protéines permettraient de générer de multiples bénéfices sociétaux : réduction de l’impact environnemental du système alimentaire, préservation des ressources naturelles, et amélioration de la santé publique grâce à des aliments pouvant contribuer à réduire les risques de maladies cardiovasculaires ou de cancers colorectaux. 

Ces évolutions favorisent également une plus grande diversité de choix pour les consommateurs, stimulent l’innovation industrielle et renforcent la résilience économique.

« Le marché végétal en pleine accélération en France reflète une demande croissante des consommateurs ainsi qu’une offre élargie d’options de marques de distributeurs plus abordables. À mesure que l’inflation ralentit et que les volumes de ventes augmentent, il devient évident que le goût et l’accessibilité des prix restent des critères essentiels pour répondre aux attentes du public. 

Cette dynamique constitue une opportunité précieuse de renforcer les collaborations public-privé, d’orienter les investissements vers les infrastructures de production de protéines alternatives, et de stimuler la croissance économique, la création d’emplois ainsi que des avancées durables en matière de sécurité alimentaire et de transition écologique. » Hélène Grosshans, Responsable des Investissements en Infrastructures au Good Food Institute Europe.